Une maison brune au cœur de Rome. Un drapeau rouge frappé d’une tortue flotte à son sommet. Nous sommes devant l’antre de CasaPound, celle des « fascistes du troisième millénaire », comme se définissent les partisans de ce mouvement politique et social protéiforme. Il s'est constitué en décembre 2003, lors de l'occupation d'un immeuble abandonné dans le quartier de l'Esquilin pour protester contre la crise du logement à Rome. Depuis dix ans, le bâtiment est l’épicentre de la jeunesse radicale nationaliste.

Ici, la figure du Che côtoie celle du Duce. On ratisse large, de l’extrême droite à l’extrême gauche, créant un fourre-tout idéologique qui attire nombre de jeunes confus et de militants aguerris. Le mouvement est tentaculaire. Avec plus de 4 000 membres et 40 sections à travers l’Italie, son influence s’étend du Nord au Sud. Happenings, manifestations, concerts : CasaPound s’approprie les rues romaines. Les mouvements identitaires accourent de toute l’Europe pour découvrir ce qui leur semble être un modèle d’inspiration unique et prospère. A l’heure où l’Italie traverse une de ses plus graves crises politiques, certains se remémorent avec nostalgie le Ventennio, la double décennie du fascisme mussolinien.

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CasaPound, sous la carapace du nouveau fascisme italien